La
dorade est un désopilant poisson qui vit entre deux eaux. La daurade
par contre, vit entre deux zoos, et n'oublions pas la Désirade, entre
deux autres.
L'os
du dos est fondamental, lorsque la dorade souhaite s'allonger au repos
au fond d'une rade, pour s'y dorer le duodénum. Nous traitons bien
entendu ici de la rade d'eau, et non du radeau. Et si vous pensez que je
radote, n'hésitez pas à me tourner le dos, pour aller au rade manger
une dorade, en duo avec votre moitié. Mettez les bouchées doubles, et
rideau !
Ainsi,
nous avons une dorade qui fait dodo sur le dos au fond d'une rade d'eau.
Nous voici bien avancés. Pourtant, c'est tout de même mieux que de
disposer d'un merlan, qui se prend pour un merle lent allant en mer et
parlant le verlan, ou que de se colleter avec un lieu de bon lieu qui
chausse les bottes de sept lieues, et se voudrait le lieu commun des
huit.
A
propos de huit, j'ai connu une colonie d'huîtres de ce nombre, qui
voyaient double et faisaient seize, soit le double-huître. Fortes de ce
chiffre, elles entamèrent une partie de palet en doublette avec les
palourdes voisines, qui ne pesèrent pas lourd lors de ce pugilat. Dans
le même sable vivaient des coques, devenus folles à force de côtoyer des coques de bateau. Elles aussi, voyaient double, contaminées par les
huit huîtres. Ce sont donc des obsessions de multicoques qu'elles
avaient. Beaucoup s'enfuirent à deux sur une coquille de noix, à
double cerneaux, comme un catamaran.
Il
n'est pas hors de propos d'évoquer l'histoire de ce pied de couteau qui
éprouva un dédoublement de la personnalité sur la table d'un grand
restaurant. Il finit par se couper le pied avec le rebord tranchant de
sa coquille, par crainte de se faire doubler par un manche de couteau en
corne.
Nous
voyons donc que le cas de la dorade, qui se dissimule parfois habilement
sous le nom de daurade, n'est absolument pas un cas isolé de
dédoublement. Beaucoup d'animaux marins utilisent des doublons qui leur
servent de doublures, afin de mener en douce une double vie, ou les
deux.