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Cabillaud à la fumée

de fenouil et de foin

  • Ingrédients

quatre darnes de cabillaud

tiges de fenouil sec

foin sec

huile de tournesol

gros sel

poivre blanc

  • Recette

Laver et sécher soigneusement quatre darnes de cabillaud. Les frotter avec du gros sel et du poivre, les huiler, et laisser reposer ainsi près d'une heure au frais.

 

Faire trois bourres, ou tresses roulées, composées d'un quart de fenouil sec, et de trois quarts de foin sec. Les humidifier légèrement afin qu'elles produisent beaucoup de fumée à la combustion, et qu'elles ne s'enflamment pas, ce qui gâcherait irrémédiablement le poisson.

 

Sur des braises très vives, mais assez haut pour ne pas cuire le poisson trop vite, placer les tranches de cabillaud à cuire. Poser immédiatement la première bourre de foin sur les braises, et la renouveler dès qu'elle est consumée.

 

Pour bien faire, les trois bourres de paille doivent être consumées quand il ne reste plus que quelques minutes de cuisson au poisson.

 

Pas d'hésitation ici, c'est le Jurançon sec qui convient, et pour les amateurs de sensation nouvelles, ils peuvent également se laisser glisser vers le moelleux qui encouragera bien le goût de fumée. Autrement, on ne s'ennuiera pas non plus avec un rosé des Riceys, un Gaillac sec, voire un Picpoul de Pinet.

  • Sagesse populaire

"On ne mange pas de rôt à la fumée", dit la sagesse populaire. Cela ne signifie pas que l'on fait de la fumée quand on rote, comme le croit si volontiers un ami fumeur de havanes, et encore moins que l'on produit du méthane par l'autre extrémité de l'appareil digestif, comme dit un autre ami qui ne sait toujours pas à quoi sont gonflées ses hémorroïdes.

 

Non point, cela veut simplement dire que le simple fumet d'un met ne nourrit pas son homme, pas plus que ma femme.

 

De même, le crétin délirant auteur de la sagesse populaire prétend avec le même aplomb que "Année de foin, année de rien". Nous exprimons ici notre indignation. En effet le foin n'est pas rien. La meilleure preuve est qu'il donne des rhumes quand il est plusieurs. La sagesse populaire ferait bien de regarder la meule qu'elle a dans l'œil, avant de s'occuper de notre fétu de foin personnel. Et d'en faire autant.

 

De même, il est un peu abusif, l'adage qui prétend que "Qui vole un œuf, vole un cabillaud". En effet, comment le voleur peut-il savoir à l'avance qu'il s'agit d'un oeuf de cabillaud ? Rien ne ressemble plus à un œuf de cabillaud qu'un oeuf de colin par exemple. L'adage est encore plus ridicule quand il prétend que l'indélicat vole un bœuf. Il y a confusion indéniable entre l'œuf de bœuf, et l'œil de bœuf.

 

La vraie citation est livrée en exclusivité, sans supplément pour nos trois premiers millions de lecteurs : On dit "Qui vole un œuf d'esturgeon, vole un caviar", ce qui est quand même plus compréhensible, même s'il est bizarre de s'emparer de caviar grain après grain. Il est vrai aussi que c'est très vite écœurant à la louche.

 

Enfin, la sagesse populaire ne dit rien au sujet du fenouil, et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre. Seule la publicité, toujours à l'avant-poste des mœurs, nous vante les mérites des fenouils aux œufs frais. Là encore, rien ne nous dit avec précision qu'il s'agit d'œufs de cabillaud.

 
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