En
cuisine, le filet tient une place très importante. C'est d'abord
l'objet qui permet de rassembler la matière première. Le filet de
pêche sert pour les fruits de mer (voir ce mot) et le filet à
provisions pour tout le reste, à l'exception des livraisons, et du gaz
de ville.
Ensuite,
c'est bien souvent du filet que l'on prépare. En passant, on note que
les poissons sont certainement les ancêtres de toute vie animale
terrestre, puisque aussi bien l'agneau, que le canard ou que le bœuf,
possèdent des filets, comme le premier merlan venu. Et même, il y a un
morceau du bœuf que l'on nomme "merlan", c'est dire que c'est
clair.
Il
faut bien entendu se méfier des imitations, en particulier du
faux-filet, qu'il ne faut pas hésiter à acheter comme un faux-jeton
avec de faux billets.
Dans
les cantines de nos casernes, on savoure des filets militaires (achetés
au marché Hoppa), spécialité servie lors de repas de cérémonie.
Même en Grande-Bretagne, contrée à tradition culinaire pourtant
déprimante, on prépare le filet à l'anglaise.
Le
plus curieux reste toutefois le filet de sucre, ou pis encore, le filet
de vinaigre. Ce n'est plus une cuisine, c'est un cours de tennis. Le
tout est qu'elle reste nette.
Certains
produits sont en revanche complètement réfractaires au filet. Par
exemple, le fromage, qu'il faut longtemps cuire dans un poêlon à
fondue avant de le voir filer. Certains camemberts filent, mais
produisent des mares et non des filets. Il en va de même pour les chips
et la farine, que l'on ne rencontre pas en filets, mais en sachets,
comme certains légumes, lorsqu'ils ne sont pas en bottes ou en boîtes.
En
somme, le cuisinier qui voudrait essayer de travailler sans filet,
filerait un mauvais coton. Au contraire, le cuisinier averti et
consciencieux, prendra couteau et filet, et dans le sens des fibres,
effilera de fines rouelles.