branchettes
de romarin
rognon
d'agneau
moutarde
poivre
blanc
oignons
huile
de tournesol ou d'arachide
Ôter
les feuilles des branches de romarin, et en conserver l'équivalent
d'une cuiller à soupe. Parer les rognons, c'est à dire les couper en
deux puis enlever la membrane extérieure et les parties blanches à
l'intérieur. Couper ensuite chaque partie en trois morceaux.
Hacher
finement de l'oignon, et incorporer ce hachis à de la moutarde forte.
Ajouter les feuilles de romarin réservées, également coupées en
petit morceaux. Allonger la moutarde avec un peu d'huile, sans excès,
il ne faut pas qu'elle devienne liquide.
Embrocher
neuf morceaux de rognon par tige de romarin, taillée en pointe pour
faciliter l'opération. Saupoudrer les brochettes d'un peu de poivre
blanc et les enduire raisonnablement de moutarde aromatisée. Cuire à
la braise à feu moyen, voire doux.
Sans
aucun doute, le Cornas est certainement le meilleur choix. Toutefois, un
beau Côtes-du-Roussillon, un Bandol, ou un Saint-Estèphe seront très
bons.
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La
civilisation de Romarin
Romarin
est issu du mot latin "Roma", qui signifie "Rome",
et non pas arôme ou aromate comme certains le croient en respirant une
tige de romarin.
On
sait que des deux frères élevés par la louve, Romulus fonda Rome,
mais l'histoire est plus discrète sur ce que fit Rémus de ses dix
doigts. De fait, il fonda lui aussi une gentille bourgade, mais au Nord
de la Méditerranée, nommée Romarin, pour faire la nique à son
frangin.
Plusieurs
épisodes épiques ont marqué la fondation de Romarin, à commencer par
le célèbre enlèvement des Romarines. Toujours pour faire enrager les
Romains, les Romariniers avaient pris l'habitude de se ceindre le front
avec des branchettes de romarin, pour se gausser des lauriers des
romains, un peu comme le firent un peu plus tard les Gaulois avec le
persil (voir ce mot).
Romarin
devint très vite un puissant port de commerce. Des chansons
traditionnelles en témoignent encore "Combien de romarins, combien
de capitaines, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
etc...".
La
ville fut aussi un centre gastronomique très célèbre. La recette des
brochettes sur tige de Romarin date des Grecs, qui commerçaient avec
Romarin, et aimaient bien se faire enfiler le culinaire par les
autochtones.
Hélas,
la guerre et la décadence menaçaient. Détenant le monopole sur les
herbes de Provence, Romarin en profitait pour étrangler sa sœur
jumelle, Rome. Les Romains envahirent donc un beau jour Romarin, et la
détruisirent. Ils proférèrent que "Delenda est Romarino",
et s'en allèrent près avoir semé du sel et du poivre sur le sol
brûlé et odorant.
C'est
depuis cette funeste défaite que la tradition s'est installée dans la
région, au lieu de dire "Tiens ! Ca sent le romarin", de
proférer "Tiens ! Ca sent le Romain !". |