Avant
la Guerre du feu, les hommes mangeaient cru. C'est à dire qu'ils
découpaient la viande en cubes, la mettaient sur des brochettes avec du
sel, du poivre, et des herbes de Provence, et qu'ils dégustaient en
l'état.
L'arrivée
du feu créa la grillade et la cuisson de racines et de tubercules sous
la cendre. La plupart des recettes de cet instructif ouvrage ont
d'ailleurs été composées à partir de témoignages recueillis sur les
peintures rupestres des cavernes où vivaient nos ancêtres au front
bas.
A
l'époque romaine, la grillade prit une connotation répressive qui ne
s'amenuisa qu'avec l'Édit de Nantes. L'histoire de cette période est
en effet jonchée d'anecdotes d'hérétiques grillant des chrétiens,
puis de chrétiens brûlant des hérétiques, puis de chrétiens se
boutant réciproquement le feu.
Les
grandes explorations généralisèrent l'usage du barbecue, seule façon
de faire des grillades sur un bateau. Malheureusement, les barbecues se
renversaient souvent pendant les tempêtes, mettant le feu aux voiles,
si bien que l'on dut abandonner ces engins, qui reprirent leur place
dans les jardins d'agrément qu'ils n'auraient jamais dû quitter.
Aujourd'hui
encore, cette belle tradition a été conservée par les amoureux de
l'histoire et des vraies valeurs. Il faut néanmoins souligner que le
barbecue bien domestiqué est très agréable. Toutefois, remettez-le
dans son élément naturel, et il devient redoutable. Livré à lui
même dans une forêt, il est capable à lui seul de brûler plusieurs
hectares.
C'est
pour cette raison que l'on recommande souvent de tenir son barbecue en
laisse quand on le promène à la campagne. On recommande également de
manger froid les jours de grand vent.