deux
magrets de canard
deux
oranges
zeste
de citron
origan
laurier
thym
un
demi-verre de Porto rouge
poivre
blanc
un
poivron rouge
Préparer
une marinade avec les éléments suivants : un verre de Porto rouge, le
jus d'une demie orange, thym, laurier, origan, poivre et quelques rubans
de zeste de citron. Dégraisser soigneusement les magrets de canard, les
couper en gros dés, et les mettre à mariner pendant une bonne heure.
Couper
le poivron en carrés, et les faire pré-cuire dans un peu d'huile avec
du sel. Éplucher le reste des oranges, et en séparer les quartiers.
Confectionner les brochettes, en intercalant soit un morceau de poivron,
soit un quartier d'orange, entre chaque cube de canard.
Faire
griller à feu vif. Peu avant la fin de la cuisson, saupoudrer les
brochettes d'un peu d'origan haché.
Si
l'on tient à un goût d'orange très prononcé, on peut ajouter un
trait de Cointreau à la marinade.
Il
faut prendre un bon Pommard, ou un Chateau-Chalon. Un Graves peut
convenir. Ne pas négliger l'Irouléguy, complément presque naturel des
poivrons, ou le Pomerol. Par ailleurs, certains vins de Cairanne, près
de Rasteau, ont une finale en agrumes, qui se mariera bien. |
La
première apparition de l'orange dans nos belles complaintes populaires
est la suivante, qui est un peu coquine :
"Aux
quatre coins du lit
Quatre
pommes d'orange
Dans
le mitan du lit
La
rivière est profonde
Tous
les chevaux du Roy
Pourraient
y boire ensemble"
Texte
ésotérique et mystérieux, s'il en est, et de plus, débile. Que
viennent faire les chevaux dans le lit ? Et les oranges, c'est pour
faire joli ? Encore je vous ai passé les "Lonla - Lonlère"
"Rigodon" "Tsoin - Tsoin", et les "Belles qui
se mirent à pleurer" dont est émaillé ce folklore niais.
Ensuite,
l'orange devint le symbole du réconfort du prisonnier et du malade,
auxquels on promet toujours d'apporter des oranges. Même si le type
préfère des pommes, du chocolat, ou du pâté de foie, il devra
d'abord manger les oranges pour respecter l'imagerie populaire.
Curieusement,
l'orange eut également une connotation misérabiliste : "A Noël,
je n'avais qu'une orange dans mon sabot (à croire qu'ils étaient en
plus unijambistes à cette époque), et j'en étais bien heureux".
J'imagine le Père Noël en Zorino livreur d'oranges, ça devait valoir
le déplacement.
Enfin,
la science fiction, dernier refuge des délires bas de gamme, avec ses
robots envahissant la planète et les alentours, nous inventa une
"orange mécanique", pour faire suite à la banane à pédale
et au melon à vapeur.
Somme
toute, l'orange n'aurait jamais du être donnée en pâture au bon
peuple, du moins jusqu'à ce que l'Espagne et le Maroc nous en fassent
une surproduction de derrière les agrumes, et qu'on en retrouve jusque
dans le canard. |