N'importe
quelle ménagère, même ne sachant pas lire, sait qu'il existe
plusieurs couleurs de poivrons, les rouges, les verts, les orangés, les
jaunes et les blancs.
Les
hommes préhistoriques, les célèbres hommes de Cropoivron, se
servaient des poivrons comme pions pour jouer au Monopolysaure. Exemple
: Celui qui disposait de trois cavernes à Fobourresintonorê, plaçait
trois poivrons verts sur la case correspondante. Deux cavernes de plus
et on obtenait une falaise complète, soit un poivron rouge. Les graines
des poivrons servaient de monnaie, nommée les Kazdaipars.
Les
phéniciens, hardis navigateurs, furent les premiers à trouver une
utilisation sérieuse aux poivrons, en plaçant un poivron rouge et un
poivron vert dans les gréements, l'un à bâbord, l'autre à tribord,
tradition qui s'est perpétuée jusque dans la marine contemporaine,
avec les fanaux.
Avant
l'invention de l'électricité, les feux aux carrefours fonctionnaient
grâce à un habile mécanisme faisant apparaître successivement des
poivrons verts, orangés et rouges, et non pas des tomates à divers
stades de maturité, comme on l'a cru longtemps.
A
cette époque, les clignotants et les feux arrières des fiacres et des
calèches fonctionnaient selon le même principe. Ce furent également
les poivrons qui fournirent les premiers préservatifs multicolores.
Les
poivrons servaient également à faire des lampions très gais pour les
fêtes de patronage, ainsi que de très originales boules de Noël. A
Pâques, on enrobait les poivrons d'une couche de chocolat, et on
obtenait ainsi des cloches très acceptables.
Le
nom de poivron dérive de l'ancien français "poivrot". En
effet, le nez de ces ivrognes fait irrémédiablement penser au poivron
rouge bien mûr, ce qui expliquerait l'origine de l'appellation.