une
queue de thon rouge
huile
d'olive
cumin
poivre
blanc
harissa
ail
origan
Couper
la queue de thon en deux, dans le sens de la longueur et ôter l'arête
centrale. Laisser la peau.
Préparer
un hachis d'ail mélangé avec de l'origan. Mettre cette préparation
entre les filets du thon, en faisant pénétrer jusqu'à la peau.
Resserrer ensuite les filets, et redonner de la rigidité aux pièces en
y piquant des brochettes de bois disposées en "Croix de
Saint-André". Utiliser de la ficelle de cuisine si nécessaire.
Mélanger
huile d'olive, poivre, cumin, et harissa selon le goût, et enduire le
poisson de cette préparation. Laisser reposer au moins une heure.
Mettre
à cuire sur la braise, en présentant d'abord au feu la partie chair
des pièces, le temps de les colorer sans les brûler, puis retourner et
laisser cuire côté peau, un temps variable selon la taille des filets,
qui ne doivent pas se dessécher.
Un
bon vin rouge des Côtes-du-rhône, plutôt ensoleillé, sera très bon.
Aller par exemple du côté de Cairanne, et trouver un cépage coupé de
syrah, qui apportera le petit goût de cuir et de violette, qui
complètent si bien le goût de cette recette d'inspiration marocaine ou
tunisienne. Un Rasteau ne serait pas mal non plus. On peut tenter un
Saint-Joseph, ou un Madiran pour aller à l'Ouest. Et pourquoi pas du
Tursan, blanc ou rosé ? |
Le
thon s'est longtemps pêché uniquement en Bretagne. A l'origine
d'ailleurs, il était surtout connu sous le nom de "brethon".
Puis, la pêche hauturière ayant hélas fait des progrès
considérables, on le pourchasse désormais sur toutes les mers du
globe, et parfois même au delà.
Auparavant
également, le mode de capture était artisanal, réalisé grâce à un
instrument spécialement conçu, le bat-thon, ou bat-brethon.
Aujourd'hui,
la pêche est intensive, réalisée par des bateaux usines qui font des
boîtes. La capture est d'une facilité déconcertante. Il suffit de
laisser dériver des boîtes remplies d'huile ou de sauce tomate. Vorace
au point de ne pas se douter d'un piège aussi grossier, le thon saute
dans la boîte dont le couvercle se referme aussitôt sur lui. Le thon,
c'est con.
La
principale difficulté consiste à repérer les troupeaux de thons dans
la mer, afin de savoir où effectuer la mise à l'eau des boîtes. Les
pêcheurs modernes utilisent pour cela des satellites.
Dès
qu'un satellite passe dans le ciel, les thons, très intrigués, sortent
la tête de l'eau pour mieux se rendre compte de visu. Il est alors
facile aux pêcheurs de les localiser.
Les
pêcheurs de thon utilisent également des sonars. Ce sont de pauvres
types recrutés dans les milieux défavorisés des banlieues interlopes
et moroses, appelées aussi "la zone". Ces malheureux sonars,
attachés par une longue corde au navire, nagent entre deux eaux pour
chercher les thons, et se blessent souvent avec le rebord coupant des
boîtes. Il y a aussi les cure-thons, chargés de vider les poissons
vendus hors-boîte.
C'est
une vie rude et pénible, que celle des pauvres pêcheurs au thon
hauturiers. Ils n'ont pas de feu. Les rameurs se placent des tranches de
thon sous le postérieur, et vers midi, c'est cuit. Le thon, c'est le
steak de la mer. |