un
beau saumon
huile
d'olive
un
citron
400
grammes de crème fraîche épaisse
un
verre de lait entier
une
poignée de radis rouges ronds
une
poignée d'oignons blancs frais
un
bouquet de ciboulette
aneth
frais ou sec
coriandre
en poudre
muscade
poivre
vert
Préparer
le saumon en deux filets auxquels on laisse la peau. Ôter soigneusement
les arêtes, avec une pince à épiler si nécessaire. Mettre les
pièces à mariner une heure avec un peu d'huile d'olive, de poivre
blanc, d'aneth, d'origan, et le jus du citron.
Allonger
la crème épaisse avec le lait pour la rendre un peu plus fluide,
presque "fleurette". Couper
les radis et les oignons en fines rondelles, et la ciboulette en petits
tronçons. Les ajouter à la crème fleurette, et assaisonner de
quelques grains de poivre vert écrasés, de coriandre en poudre, et de
muscade râpée. Réserver au frais.
Égoutter
soigneusement les filets de saumon, et les griller en présentant
d'abord la chair au feu, puis la peau. Terminer à nouveau par le côté
chair afin de réchauffer en surface. Plus des trois quarts de la
cuisson se font côté peau.
Pour
une belle cuisson, il faut que le côté chair soit juste saisi, alors
que la peau est bien grillée. Ce mode de cuisson permet à la couche de
graisse, située entre la peau et la chair du poisson, de fondre,
nourrissant ainsi la chair qui n'est alors ni sèche ni cotonneuse,
comme cela arrive souvent avec le saumon (mal) cuit. La
véritable cuisson à l'unilatéral se conduit d'ailleurs uniquement du
côté de la peau. Faut aimer...
Sur
le saumon grillé, le Jurançon sec est un régal, le Pouilly Fuissé
est plus précieux, on passe un grand moment. On aura tout autant de
bonheur avec un Montrachet, un Meursault, ou un Hermitage. |
C'est
carrément dès la préhistoire que l'habitude fut prise d'élever le
saumon pour le fumer. En effet, les hommes de cavernes ne connaissaient
pas le tabac, et devaient se contenter de fumer du saumon dans leurs
narguilés en os de mammouth.
C'est
au nord de l'Écosse que s'est perpétuée cette tradition d'élever des
poissons pour les fumer, à cette différence que l'on n'utilise plus
d'os de mammouth, mais des sachets en plastique pour mettre les filets
fumés.
Les
fermes de saumons sont sous-marines. Les poissons sont parqués dans des
étables grillagées, garnies d'une litière d'algues. On leur passe un
anneau dans les naseaux pour les attacher devant leurs mangeoires, le
plus souvent garnies de farine de tripes de saumon, cela afin de garder
le goût typique.
Chaque
mâtin et chaque soir, un sympathique Highlander, vêtu de palmes et
d'un kilt en caoutchouc, vient traire les saumons. Des ignorants pensent
que c'est pour avoir du lait. Pas du tout, il s'agit des oeufs de
saumons, vendus fort chers, à cause du coût de la main-d'œuvre,
contrainte de remonter fréquemment respirer. Un appel d'offre a
d'ailleurs été lancé par la F.N.S.E.A. écossaise (Fédération
Nautique du Saumon Élevé à l'Ancienne), afin de trouver le génial
savant qui inventerait une trayeuse électrique adaptée au saumon.
Chaque
printemps, les bergers écossais, montés sur pilotis, comme leurs
homologues basques le sont sur des échasses, partent en transhumance
avec de grands troupeaux de saumons, vers les herbiers aquatiques du
nord.
Parfois
aussi, ils remontent les rivières avec les plus forts d'entre-eux. En
effet, les saumons ne fraient qu'en eau douce. De nombreuses
explications ont été avancées, la meilleure étant que le sel gratte.
Une autre raison serait que les rivières écossaises sont bordées de
distilleries de whisky, ce qui pousserait au rapprochement des
individus. |