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Travers de porc laqué

  • Ingrédients

une ou deux longueurs de travers de porc

soja

vin jaune ou xérès sec

sauce de soja

purée de piment

gingembre frais

une carotte

trois ou quatre gousses d'ail

huile de sésame

saté (facultatif)

cinq-parfums

sucre

miel d'acacia

  • Recette

Éplucher l'ail, une belle carotte, une grosse noix de gingembre frais, et hacher finement ces ingrédients. Verser dans un saladier un verre sauce de soja, un demi-verre de vin jaune ou de xérès sec, (à défaut, du cognac un peu dilué), et ajouter un quart de verre d'huile de sésame.

 

Épicer avec une cuiller à café de saté (facultatif), autant de purée de piment, et la moitié moins de cinq-parfums (une belle pincée devrait même suffire). Chauffer un demi verre d'eau dans une petite casserole, et y dissoudre rapidement trois cuillers à soupe de miel et une cuiller à soupe de sucre en poudre. Incorporer ce mélange sucré à la marinade, et mettre également les aromates hachés préparés à l'avance. Mélanger intimement.

 

Dégraisser sommairement les travers, et les couper en morceaux comprenant trois ou quatre os chacun. Mettre ces portions à mariner pendant six heures, en retournant la viande toutes les heures.

 

Mettre à griller sur des braises pas trop vives, mais constantes, pendant une heure et demie. Conserver la marinade dans laquelle la viande est retrempée dès qu'elle commence à sécher en surface sous l'action de la chaleur.

 

La dernière demi-heure de cuisson doit cependant s'opérer sans ajout de marinade, afin que puisse durcir la couche caramélisée qui s'est formée. Présenter en ayant découpé des morceaux comprenant chacun un seul os.

 

Rosé de Tavel ou de Provence, rosé de Corse. Rasteau sinon.

  • Mon ami le porc

Depuis l'origine du monde, le porc est le fidèle compagnon de l'homme, et fréquemment celui de la femme. Porcus singularis se singularise par une couleur rose, un groin souriant, des oreilles pointues et une queue en tire-bouchon. C'est donc un animal désopilant à première vue.

 

On l'imagine fort bien couvert d'un chapeau brillant en train de souffler dans une trompette et de jeter des serpentins, afin de créer une ambiance irrésistible et sophistiquée. On se demande alors pourquoi ce brave animal a été supplanté par des chiens imbéciles et hargneux, ou de sales chats, dans les pimpants logements de nos contemporains.

 

Autre qualité du cochon, c'est un animal de goût, et même de très bon goût lorsqu'il est salé. "Tout est bon dans le cochon", dit le charcutier. "En dehors également", renchérissent le maroquinier et le brossier-à-dents. "Allez vous faire voir", insiste l'Imam, qui ne sait pas ce qu'il perd.

 

Lors de la préhistoire, porcus singularis était sauvage. On ne trouvait pas de tirelire représentant l'aimable omnivore. En effet, les hommes de l'époque n'avaient pas d'argent.

 

Aujourd'hui, le cochon est devenu un procédé industriel pour emmerder le monde dans les quatre dimensions. Comme la tomate, il est élevé "hors-sol", un peu comme des banlieusards dans les cités. S'il leur prenait la fantaisie de vouloir tous sortir en même temps dans la rue, il faudrait constituer des pyramides humaines ou porcines.

 

Si bien que ces cochons produisent une quantité incroyable de lisier, parvenant par l'inconscience radine des éleveurs, à empoisonner à la fois l'air, la terre, et les cours d'eau, voire la couche d'ozone.

 

Bref, le porcus, de singularis qu'il était, est devenu fâcheusement pluralis.

 
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